Le grand marin, Roman

Catherine Poulain

Points

  • Conseillé par
    16 avril 2017

    L'écriture au long cours

    Elle s’appelle Lili, n’est pas plus haute que trois pommes et pourtant, pendant des années, elle va se mesurer à des hommes au gabarit XXL, des marins qui sont nés sur l’eau et qui tanguent dès qu’ils retrouvent la terre ferme. Car la passion de Lili, c’est la mer. Ou plus précisément la pêche. Elle veut embarquer sur n’importe quel cargot. Elle aurait pu choisir la Bretagne, elle a préféré l’Alaska. Et là débute la grande aventure. Pouvoir d’abord rester sur le sol américain sans la fameuse « green card ». Puis réussir à se faire embaucher sur un cargot pour plusieurs semaines, alors qu’elle n’a aucune expérience. Et enfin, se confronter à des équipages uniquement masculins avec les problèmes que cela peut soulever, pas besoin de vous faire un dessin. C’est cela que raconte avec une verve et une force d’évocation Catherine Poulain. Vous pêchez le flétan ou le crabe en sa compagnie, vous hurlez de douleur lorsqu’un poisson vous a infecté la main de son poison, vous essuyez les tempêtes et les beuveries de vos camarades, vous dormez à même le sol, car la galanterie cède la priorité à la loi du plus fort et peu importe si cette couchette vous était attribuée. Et puis bien sûr, il y aura une histoire d’amour avec « le grand marin » qui est aussi un grand alcoolique. On a parfois l’impression d’approcher tout près de l’enfer, et pourtant, l’espiègle Lili en redemande. Elle veut être à la hauteur, quitte à y laisser sa peau. On ressort épuisé de ces pages, avec la sensation de n’avoir rien lu de tel depuis longtemps.

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