EAN13
9782846982696
ISBN
978-2-84698-269-6
Éditeur
Albiana
Date de publication
Collection
ARTICLES SANS C
Nombre de pages
64
Dimensions
22 x 14 x 0,6 cm
Poids
201 g
Langue
français
Langue d'origine
corse
Fiches UNIMARC
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Le peuple du quad : version bilingue corse-français

nouvelle

De

Traduit par

D'après l'œuvre originale de

Albiana

Articles Sans C

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Une nouvelle, tirée d’Extrême méridien, publiée ici en version bilingue. Adaptation libre de Deliverance de James Dickey.De tous les côtés on ouvrait des pistes en terre pour que les quads, les motos et les 4x4 puissent accéder aux coins les plus vierges, les curiosités les plus folles de la mère nature : un ancien hameau abandonné, une vieille chapelle en ruine, une cascade, un trou d’eau où se baigner, une diorite orbiculaire, un lentisque rare, un jeune châtaignier où prendre le frais, une fourmilière, un bout de bois… On appelait cette frénésie le « tourisme vert ». Au début, dans l’esprit de tous, vert était quasiment synonyme de bon, ou de sympathique. On allait faire ici un tourisme pour des gens doux et différents, des gens cultivés, entichés de nature, respectueux de l’environnement et de la culture ; pas comme ces allumés férus de tourisme du bord de mer, qui ne recherchaient que les discothèques, le soleil et les supermarchés. Mais ce tohu-bohu soudain, ces bandes de motos et de quads parcourant la forêt, toutes ces saloperies de routes récemment ouvertes et ces pins abattus ne laissaient deviner ni amour pour l’environnement, ni respect pour les indigènes. En fait, Côme comprenait bien que son territoire se réduisait de jour en jour, à mesure même que les sangliers et les mouflons semblaient fuir ce chambardement pour crétins. Les rivières elles-mêmes n’offraient plus aucune paix, et surtout plus un poisson à pêcher. Des milliers d’originaux se baignaient ou descendaient les fleuves avec leurs canoës ; il y avait des ordures partout, l’eau était souillée, l’air empuanti. On entendait des bruits improbables ; les dingues de canyoning passaient en course sur toutes les sablières où les truites pondaient leurs œufs, démolissant tous les coins en criant bien fort leur insupportable satisfaction d’idiots ravis de vivre pleinement dans la société du plaisir et du loisir. Plus une truite à pêcher, plus un sanglier à chasser, l’affaire devenait grave, et, lentement mais sûrement, la colère montait à la tête de Côme, le patron des chasseurs de Pineta. Et, à lui comme à ses compagnons, la dernière battue d'aujourd'hui, qui avait viré à la plaisanterie, ne lui convenait pas du tout.
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