- EAN13
- 9791041977703
- ISBN
- 979-10-419-7770-3
- Éditeur
- CULTUREA
- Date de publication
- 04/12/2023
- Nombre de pages
- 64
- Dimensions
- 22 x 17 x 0,4 cm
- Poids
- 117 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Écrire la vie de M. de Talleyrand n'est guère chose possible, et je ne crois pas que la
publication de ses Mémoires tant désirés et tant ajournés, si elle se fait jamais, y aide
beaucoup. Acteur consommé, M. de Talleyrand, plus encore qu'aucun autre auteur de
Mémoires, aura écrit pour colorer sa vie, non pour la révéler; s'il avait l'àpropos en tout
et savait ce qu'il faut dire, il savait encore mieux ce qu'il faut taire. Les rares privilégiés
qui ont entendu quelques parties de ces fameux Mémoires ont paru surtout enchantés
et ravis d'un récit de première communion (la première communion de M. de
Talleyrand!) et de ses premières amours de séminaire: ce sont là en France de
charmantes amorces, et qui prennent tout lecteur par son faible. Ce maître accompli en
l'art de séduire et de plaire aura certes bien su ce qu'il faisait en triomphant de sa
paresse pour écrire. Mais ce n'est point la vie de M. de Talleyrand que sir Henry Bulwer
a eu dessein de retracer[]; il a choisi exclusivement l'homme public, et chez celuici les
principaux moments, et pas tous ces moments encore au même degré. Il s'était proposé
pour étude un certain nombre de personnages qu'il appelle représentatifs d'une idée,
d'une doctrine ou d'une forme de caractère, et M. de Talleyrand tout le premier lui a
paru un de ces types les plus curieux. Envisagé à ce point de vue, l'essai de sir Henry
Bulwer, sans être complet, est tout à fait digne de l'homme d'État distingué qui l'a écrit,
et il est piquant, pour nous Français, autant qu'instructif, de voir des événements et des
hommes avec lesquels nous sommes familiers, jugés dans un esprit élevé et
indépendant, par un étranger, qui d'ailleurs connaît si bien la France et qui, de tout
temps, en a beaucoup aimé le séjour et la société, sinon les gouvernements et la
politique.
publication de ses Mémoires tant désirés et tant ajournés, si elle se fait jamais, y aide
beaucoup. Acteur consommé, M. de Talleyrand, plus encore qu'aucun autre auteur de
Mémoires, aura écrit pour colorer sa vie, non pour la révéler; s'il avait l'àpropos en tout
et savait ce qu'il faut dire, il savait encore mieux ce qu'il faut taire. Les rares privilégiés
qui ont entendu quelques parties de ces fameux Mémoires ont paru surtout enchantés
et ravis d'un récit de première communion (la première communion de M. de
Talleyrand!) et de ses premières amours de séminaire: ce sont là en France de
charmantes amorces, et qui prennent tout lecteur par son faible. Ce maître accompli en
l'art de séduire et de plaire aura certes bien su ce qu'il faisait en triomphant de sa
paresse pour écrire. Mais ce n'est point la vie de M. de Talleyrand que sir Henry Bulwer
a eu dessein de retracer[]; il a choisi exclusivement l'homme public, et chez celuici les
principaux moments, et pas tous ces moments encore au même degré. Il s'était proposé
pour étude un certain nombre de personnages qu'il appelle représentatifs d'une idée,
d'une doctrine ou d'une forme de caractère, et M. de Talleyrand tout le premier lui a
paru un de ces types les plus curieux. Envisagé à ce point de vue, l'essai de sir Henry
Bulwer, sans être complet, est tout à fait digne de l'homme d'État distingué qui l'a écrit,
et il est piquant, pour nous Français, autant qu'instructif, de voir des événements et des
hommes avec lesquels nous sommes familiers, jugés dans un esprit élevé et
indépendant, par un étranger, qui d'ailleurs connaît si bien la France et qui, de tout
temps, en a beaucoup aimé le séjour et la société, sinon les gouvernements et la
politique.
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