sandrine57

Lectrice compulsive d'une quarantaine d'années, mère au foyer.

2

Pika éditions

3,00
Conseillé par
18 décembre 2013

Les Titans ont envahi la ville et bien que préparées et entraînées, les Brigades spéciales sont impuissantes à arrêter l'assaut. Eren se fait dévorer sous les yeux de son ami Armin, incapable de réagir. Quand Mikasa apprend qu'elle a perdu celui qu'elle considère comme son frère, elle perd toute prudence et prend tous les risques, quitte à mourir elle aussi. Pourtant, elle va être sauver par un Titan particulièrement féroce. Comment expliquer ce comportement déviant ? Les humains peuvent-ils s'en faire un allié ? Tiennent-ils là enfin une chance de gagner cette guerre qui les opposent à un ennemi féroce et redoutable ?
"Pour vivre, il faut vaincre. Et pour vaincre, il faut se battre !".

Forte de ce précepte que lui a inculqué Eren lors de leur première rencontre, Mikasa est bien décidée à se battre dans ce monde où règne la loi du plus fort. La violence omniprésente de ce tome n'occulte pas pour autant la personnalité des personnages. On découvre le passé de Mikasa et la raison du lien si fort qui l'unit à Eren. Certains révèlent leur lâcheté, d'autres, au contraire, font preuve d'un courage insoupçonné. Chacun essaie dans la mesure de ses possibilités d'aider à la survie du groupe, en combattant jusqu'à la mort ou en élaborant des stratégies.
Le tome s'achève sur une surprise de taille qui augure d'une suite immanquablement palpitante. Hajime ISAMAYA, s'il a encore des progrès à faire pour travailler le dessin de ses personnages, sait, en tout cas, jouer avec les rebondissements, le suspense et démontre sa puissance scénaristique. Le mystère autour des Titans reste entier, s'épaissit même, et on ne peut qu'attendre avec impatience les tomes suivants, en espérant que le mangaka saura maintenir ce haut degré de qualité. Une série qui se dévore et qui pourrait bien devenir un classique.

1

Pika éditions

3,00
Conseillé par
16 décembre 2013

Décimée par des titans anthropophages, la population humaine survivante s'est réfugiée derrière les hauts murs de la Cité où ils vivent dans une relative sécurité depuis 107 ans. Si certains rêvent de découvrir le monde derrière la muraille, d'autres vivent satisfaits et rassurés par ce siècle de tranquillité. La surveillance et l'entraînement de la garnison se sont relâchés au fil du temps. Aussi, la catastrophe est-elle inévitable le jour où un Titan incroyablement grand bouscule le Mur comme un fétu de paille et ouvre une brèche pour ses congénères. Après l'effroyable massacre, les rescapés tentent de survivre sur un territoire réduit à la portion congrue, terrorisés à l'idée de voir réapparaître ce géant destructeur.

Sept ans après ce jour funeste, le jeune Eren Jäger termine sa formation militaire, en compagnie de son amie Mikasa. Pour lui, qui a vu sa mère se faire dévorer par un Titan, il ne fait aucun doute qu'un jour les hommes seront capables d'éradiquer les monstres sanguinaires. Pour cela, il veut intégrer le Bataillon des explorateurs qui fait des incursions derrière le Mur dans le but de mieux connaitre l'ennemi et de le détruire.

La première chose qui frappe de plein fouet le pauvre lecteur qui ouvre ce premier tome de L'attaque de Titans, c'est la laideur des dessins! Mis à part les rues et bâtiments de la Cité assez bien rendus et le visage du Titan géant très travaillé, le reste fait frémir d'horreur l'esthète qui sommeille en chacun d'entres nous.
Passée la déception et les cris d'horreur ravalés, on entre de plain pied dans le vif du sujet avec une histoire où les scènes d'action se succèdent sans temps mort. C'est tout un univers qui s'ouvre à nous avec son lot de découvertes et d'interrogations. On se familiarise avec ce monde nouveau où les Titans mangeurs d'hommes ont acculé l'humanité derrière les hauts murs d'une cité-forteresse. De ceux-là on ne sait pas grand chose si ce n'est qu'ils ne tuent pas pour vivre mais pour leur simple plaisir, l'humain n'étant, pour eux, qu'une sorte de friandise. Asexués, invincibles et très nombreux, on ignore leur origine et leur mode de reproduction. Pour les descendants de ceux qui ont érigé les murs, la vie peut sembler bien terne, confinée dans l'enceinte de la forteresse. Le jeune Eren rêve de découvrir le monde mais ses désirs sont mal perçus par une population qui préfère la réclusion au danger. Comme partout, on retrouve dans cette micro-société, les courageux qui veulent affronter l'ennemi et le détruire et les lâches qu préfèrent éviter les ennuis. Eren et son amie Mikasa font bien sûr partie de la première catégorie même si leurs personnalités s'opposent, lui étant impulsif alors qu'elle est plus réfléchie. On sent chez ces deux-là un lien très fort qui les rend d'autant plus attachant et l'on sait déjà qu'on les suivra avec plaisir dans leur lutte.
Ce monde protégé par un mur fait immanquablement pensé au Trône de fer de George R.R. MARTIN : même mur jugé infranchissable, même garnison chargée de le surveiller, même relâchement une fois le danger tenu à distance, même menace latente... Un univers très noir où la mort rôde, où personne n'est épargné.
Dans l'ensemble, L'attaque des Titans s'avère un manga original et passionnant qui bouscule le lecteur, ne lui épargne rien et le laisse pantois à la fin, avec un cliffhanger dont on n'ose imaginer la suite. A lire d'urgence!

6,99
Conseillé par
12 décembre 2013

Jusqu'ici Mei Shinonome menait une existence heureuse et paisible auprès de ses parents dans une petite ville de province. Ils n'étaient pas riches mais s'aimaient tendrement et Mei était une adolescente comme les autres, collégienne en classe de 4ème entourée d'amis, dont Kento Shibata, un garçon avec lequel elle aimait se chamailler à l'occasion. Tout change le jour où ses parents disparaissent prématurément dans un accident de voiture. Mei découvre que son vrai nom est Hongo et qu'elle est l'héritière d'une des familles les plus riches et les plus puissantes du Japon ! Son grand-père lui envoie Rihito Shibata, le majordome qui sera chargé de veiller sur elle dans cette période difficile. Efficace et séduisant, ce serviteur zélé fait sensation auprès de tous les collégiens qui tombent immédiatement sous son charme, tous sauf Kento.

Mei apprend alors que les deux garçons sont frères et que la famille Shibata est au service des Hongo depuis toujours. Désormais sous la garde de Rihito qui la suit comme son ombre, Mei décide de vivre comme avant et de rester dans sa petite ville. Mais elle est en danger. Quelqu'un veut l'éliminer, sans doute pour faire main basse sur son héritage. Pour sa sécurité, elle est envoyée à Sainte Lucia, une prestigieuse école privée. Pour ne pas perdre celle qu'il aime secrètement, Kento devient apprenti majordome et suit Mei et Rihito à Sainte Lucia.
Sans originalité, ni subtilité, Riko MIYAGI nous livre un shojo traditionnel où dès le premier tome on voit venir l'incontournable triangle amoureux. On pressent qu'il va falloir lire une avalanche de tomes pour savoir qui des deux frères ennemis, Rihito, le majordome canon, ou Kento, l'ami d'enfance, sera finalement choisi par Mei. Pour pimenter un peu le propos, s'ajoute une sombre histoire d'héritage et de tentatives de meurtre.
C'est léger, drôle en raison de la personnalité de Mei mais cela reste trop classique pour véritablement éveiller l'attention et susciter l'envie de se lancer dans une énième longue série.

Conseillé par
9 décembre 2013

Max était un homme affable et séduisant, un homme d'affaires prospère, et pour Nathalie, le grand-père qui l'accueillait chaque été à Berlin ou à Marbella. Mais derrière les apparences de réussite et de respectabilité, Max était un être insaisissable, secret, sans passé. Il avait abandonné la Belgique, sa femme, sa fille, pour se refaire une vie en Allemagne avec une nouvelle épouse allemande et un associé à l'Est, derrière le Mur. Il voulait oublier la guerre, les camps, la mine. Mais le numéro tatoué sur son avant-bras était un rappel constant de son passage dans les camps de la mort. Quand Nathalie se rend compte qu'elle a oublié ce numéro que son grand-père arborait ou cachait au gré des circonstances, elle éprouve le besoin de trouver, par-delà les non-dits et les silences, le Max qui se cachait derrière les apparences.

Ils n'étaient pas nombreux, à la fin de la guerre, ceux qui voulaient parler de l'enfer vécu dans les camps de concentration nazis. Honte des rescapés à avoir survécu là où tant d'autres sont tombés ? Besoin d'oublier ces horreurs sans nom ? Intuition que ceux qui avaient échappé aux camps ne pourraient pas comprendre ce qui s'y passait ? Volonté de tourner la page ? Pour les survivants, il s'agissait de se taire, de faire profil bas, de ne pas se faire remarquer. Mais peut-on oublier qu'on a vu la mort de trop près, qu'on a perdu un père, une soeur, une épouse, un fils ou toute sa famille ?
A travers le personnage ambigu de Max, son grand-père revenu de l'enfer, Nathalie Skowronek ravive la mémoire des morts et des survivants et interroge sur la peur, l'angoisse, l'horreur que leurs descendants ont reçu en héritage. Son récit, touchant parce que très personnel, raconte un homme qui, sous la carapace du nanti séducteur et beau parleur, cachait les failles profondes de ceux qui ont tout perdu et se sont reconstruits sur les ruines de leur "vie d'avant".
Cependant, le récit est un peu confus, s'embrouillant dans les événements et les dates. Max étant mort, pour Nathalie, il s'agit de collecter des informations, forcément de seconde main. Alors elle se renseigne, elle consulte les archives, elle interroge la famille, les amis, elle se rend sur les lieux forts de l'histoire de son grand-père, de Liège à Berlin, d'Auschwitz à Tel Aviv. Mais tout cela manque de liant...On a l'impression de lire le travail préparatoire d'un auteur, avant le travail d'écriture. C'est sans doute un parti pris que de vouloir livrer les informations brutes, sans soucis de chronologie ou de cohésion et la démarche peut s'expliquer par le fait de ne surtout pas ajouter une interprétation personnelle qui dénaturerait les faits. Malheureusement, cela donne une impression d'inachevé, de brouillon... Reste l'histoire de Max qui s'installât en Allemagne, trafiquât avec l'Est, évoluât parmi les notables, voulut être le témoin vivant, le rappel constant, pour les allemands, de leurs cruautés ou de leurs lâchetés.
Un hommage à ce grand-père peu loquace en famille et à toutes les familles disparues. Intéressant, parfois émouvant, mais pas totalement convaincant.

Conseillé par
6 décembre 2013

En 1984, Jean-Patrick a 9 ans quand son père décède dans un accident de la route.Homme de paix et de sciences, il avait toujours préservé ses enfants d'un passé marqué par les violences inter-ethniques. En s'installant chez l'oncle Emmanuel, la famille renonce à la modernité et à l'aisance; et Jean-Patrick et son frère Roger apprennent des bribes de l'histoire de leur famille. Pour eux, c'est un choc, ils se pensaient rwandais, ils se découvrent Tutsis, Tutsis dans un pays où les Hutus ont le pouvoir. Le temps passant, les tensions s'exacerbent, la conscience politique de Roger s'éveille. Jean-Patrick, lui, a appris qu'un Tutsi doit être le meilleur pour réussir. Ses bons résultats lui permettent d'intégrer l'université de Butare où il fait des merveilles sur la piste d'athlétisme.

Entraîné par l'énigmatique Rutembeza, le jeune homme améliore ses performances et caresse le rêve de représenter le Rwanda sur 800 mètres aux prochains jeux olympiques. Mais le sport n'est pas un refuge hermétique et Jean-Patrick ne peut pas ignorer les violences qui se multiplient. Roger le met en garde, Rutembeza lui procure une carte d'identité hutue et surtout Béa, la fille dont il est tombé amoureux au premier regard, militante pour la paix, tente de lui ouvrir les yeux sur le danger qui guette. Quand, en avril 1994, le président Habyarimana est victime d'un attentat, les extrémistes hutus en profitent pour attiser la colère du peuple à l'égard des Tutsis. Les massacres, organisés et systématiques, n'épargnent ni les Tutsis, ni les Hutus qui les soutiennent. Le Rwanda est à feu et à sang.

«Même s'il passe ses journées ailleurs, Dieu revient chaque nuit au Rwanda». Peut-être Dieu avait oublié ce proverbe cher à Jean-Patrick et Béa en cette funeste année 1994 où le Rwanda a connu la pire des guerres puisqu'elle était fratricide. Des rivalités qui remontent à l'époque de la colonisation belge, des humiliations subies de part et d'autre, une animosité latente, et soudain une occasion saisie de mettre le feu aux poudres, de manigancer pour éradiquer toute une partie de la population, telle est l'histoire que nous raconte Naomi Benaron à travers le destin de la famille de Jean-Patrick, le coureur de fond tutsi et de sa bien-aimée hutue, la courageuse et idéaliste Béa. Sans pathos excessif, sans manichéisme, elle nous donne à voir un Rwanda mis à mal par la bêtise humaine où on s’entre tue entre voisins, entre amis. Massacres, incendies, viols, sont perpétrés sous le regard indifférent des forces armées occidentales. Mais le Rwanda des agriculteurs, des pêcheurs, des cultures en terrasses, du magnifique lac Kivu, n'est pas uniquement la terre qui a subi ce terrible génocide. A travers ses personnages, l'auteure nous raconte aussi l'histoire de hutus qui ont accueilli, caché, sauvé des tutsis, d'occidentaux qui sont restés jusqu'au bout aux côtés de leurs amis africains, d'hommes et de femmes qui n'ont pas oubliés qu'ils étaient avant tout des êtres humains.
Un récit qui commence tranquillement puis monte en puissance, comme un 800 mètres bien maîtrisé. On s'attache à ces rwandais, quelle que soit l'ethnie à laquelle ils appartiennent, on tremble de voir le danger et la mort les approcher et bien sûr on pleure leurs proches assassinés, leurs rêves tués dans l’œuf, leur pays martyrisé par la haine. Un grand livre, une belle leçon de vie, un hommage à ceux qui ont péri sous les coups de machettes ennemis.