La confrérie des chasseurs de livres / roman

Raphaël Jérusalmy

Actes Sud

  • Conseillé par
    13 janvier 2014

    Quelle aventure !!

    Ce roman, littéraire dans son écriture et son érudition, est très prenant. Ce qui le rend attractif et adapté à de nombreux lecteurs.
    Dans cette histoire : action, amour, complots, mensonges, trahisons, missions d'envergures pour personnages exceptionnels sont présents et rythment les pages comme dans les meilleurs ouvrages d'aventures...
    A mi-chemin entre le "Magellan" de zweig et "Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants" de M.Enard, le lecteur suit le poète François Villon depuis sa geôle en France jusqu'en Terre Sainte où l'attendent maintes péripéties et une mission cruciale.

    Où il est question de bibliothèques entières, de manuscrits et textes aussi sacrés que secrets, du testament d'un certain Yeshu, de papauté, d'inquisition, de royauté, de Judaïsme et de savants mix de tout ça...
    Tout est là dans ce roman inclassable que l'on pourrait qualifier d'historique par certains côtés.
    Un régal à découvrir et à lire !


  • Conseillé par
    13 janvier 2014

    La confrérie des chasseurs de livres

    Nous sommes en 1462. François Villon est condamné à être pendu et va achever sa courte vie. Oui, mais il est gracié et il disparaît sans laisser de trace.
    A partir de ce fait, Raphaël Jerusalmy imagine dans son roman La confrérie des chasseurs de livres que Villon emprisonné est contacté par l'intermédiaire de l'évêque de Paris, Monseigneur Chartier, pour accomplir une mission au nom du roi Louis XI. Ce dernier cherche à affaiblir le pouvoir du pape pour affermir le trône de France. La bataille va se mener sur le plan intellectuel. Avec la découverte de l'imprimerie, les livres interdits par Rome pourront être imprimés et diffusés en Europe. De quoi saper l'autorité papale tout en se gardant le droit d'intervenir au nom du pouvoir royal dans la diffusion des livres! Le roi de France n'est pas le seul à avoir eu cette idée. Les Médicis mènent le même combat.

    Villon et son ami Colin sont envoyés à Jérusalem pour découvrir des ouvrages inédits. Ils y rencontreront la confrérie des chasseurs de livres, une secte secrète qui veille jalousement sur des manuscrits précieux et menacés, dont le dernier testament du Christ.
    Je le dis tout de suite. J'ai été déçue par ce roman et ceci d'autant plus que j'en attendais beaucoup et que j'en avais une idée préconçue. Je pensais, en effet, que j'allais lire un livre sur François Villon et que je plongerais dans sa vie et dans le moyen-âge des pauvres hères, mendiants, voleurs, bandits des grands chemins comme lui mais avec, bien sûr, une ouverture sur sa poésie et sa culture. J'attendais un livre qui fasse vivre un monde fascinant encore primitif mais déjà renaissant, en pleine bouillonnement culturel : Un livre sur un poète et sa poésie, sur l'amour des livres avec l'invention de l'imprimerie, un livre sur le moyen-âge et sur les grands changements qui se font en cette dernière partie du XVème siècle.
    Vous me direz qu'il y a bien tout cela dans ce roman! Oui! mais il est traité non comme un roman historique mais comme thriller ésotérique à la Umberto Ecco. Or, j'aime ce genre de roman mais il n'en a pas les qualités. Certes, il présente péripéties, rebondissements. Mais Jerusalmy n'est pas un conteur. Le rythme est lent, les aventures sont noyées dans un flot d'explications qui entravent la progression de l'action. L'intrigue est complexe et confuse et pour tout dire peu attractive. Cet aspect ne m'a pas semblé réussi et n'a pas emporté mon adhésion.
    D'autre part, les personnages me paraissent plutôt des prétextes que des êtres vivants. Certes, il est fait allusion aux poèmes et à la vie de Villon mais je n'ai pas eu un instant l'impression de le rencontrer. Le personnage pourrait être n'importe qui, un inconnu, pourvu qu'il sache écrire et soit savant.
    Reste l'érudition. Le roman est sérieux, très documenté. Raphaël Jerusalmy connaît bien son sujet; nous apprenons beaucoup sur cette période et sur ce plan l'écrivain est ambitieux. Mais j'aurais préféré lire un essai plutôt qu'un roman qui manque de vie. Bref! je l'avoue, je me suis ennuyée.
    Mais je n'ai pas dit mon dernier mot avec cet écrivain puisqu'il paraît que son premier roman (celui-ci est le second) : "Sauvez Mozart est bon!"


  • Conseillé par
    15 décembre 2013

    Un titre accrocheur, une image de couverture attirante, un héros nommé François Villon, une intrigue rebondissante, des escarmouches «en veux-tu en voilà», des contrées magiques à visiter, voilà de quoi alpaguer le chaland qui hante les librairies à la recherche de dépaysement.
    Un livre d’aventures, c’est toujours bon à prendre !
    Le poète-brigand auteur de la célèbre «Ballade des pendus», François Villon, se retrouve, en échange de sa liberté, compromis dans un obscur complot qui va nous mener jusqu’à Jérusalem.

    Raphaël Jérusalmy invente un chemin romanesque là où se perdent les traces de François Villon.
    «Le 5 janvier 1463, le Parlement casse le jugement et le bannit de Paris. Nul ne sait ce qu’il advint de lui par la suite.» Il a trente-deux ans.
    Et nous voilà transportés dans le Paris du XVème siècle, la France de Louis XI.
    C’est le temps des premières imprimeries de Mayence, de la sainte Inquisition, des premiers écrits réformistes rédigés par un obscur curé de la Forêt Noire, d’une Jérusalem mystérieuse et ténébreuse dominée par un gouverneur mamelouk.
    Amoureux des livres, ce roman est fait pour vous !
    Promis, vous allez palpiter au fil des pages dans le monde secret de "la Confrérie des chasseurs de livres".
    Promis, juré, vous allez vibrer dans le monde tumultueux de l’histoire des idées.
    Promis, juré, craché, vous alllez frémir auprès des hérétiques, des alchimistes, des savants, des imprimeurs clandestins, des Coquillards et des moines copistes.

    Ce roman a un petit air de «Angélique Marquise des Anges» et de «Au nom de la Rose».
    Un très bon moment de lecture, c’est déjà beaucoup, non ?

    Je vous conseille de lire ce livre accompagné du superbe «Quattrocento» de Stephen Greenblatt, l’histoire de Le Pogge, un humaniste florentin qui, en 1417, découvre un manuscrit perdu qui changera le cours de l’Histoire.

    «Frères humains qui après nous vivez
    N’ayez les cœurs contre nous endurcis,
    Car, se pitié de nous pauvres avez,
    Dieu en aura plus tost de vous merciz.
    Vous nous voyez cy attachez cinq, six
    Quant de la chair, que trop avons nourrie,
    Elle est pieça devoree et pourrie,
    Et nous les os, devenons cendre et pouldre.
    De nostre mal personne ne s’en rie :
    Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!»

    La ballade des pendus de Villon


  • Conseillé par (Libraire)
    20 septembre 2013

    Le livre n'est pas un simple objet

    Suspens, intrigue, rebondissement, un "polar" historique qui redonne sa place au livre en tant qu'objet, et en tant que véhicule de l'écriture.

    L'auteur offre une nouvelle vie à François Villon, poète et bandit. Il nous entraine dans l'univers magique des livres interdits ou cachés. On redouvre la puissance de cet objet, permettant de diffuser de nouvelles idées, de mettre en cause un ordre installé et une vérité établie.

    L'auteur, avec talent, et culture, nous offre un merveilleux moment de littérature.


  • Conseillé par
    29 août 2013

    François Villon, héros de thriller

    De l'existence de François Villon, nous ne savons que peu de choses sinon qu'elle oscilla entre les joyeusetés du Quartier Latin et les misères de l'errance, entre les fulgurances poétiques et la prison, avant de sombrer dans l'exil, où nous perdons sa trace. En reprenant l'histoire de cet immense poète là où elle semblait s'achever, Raphaël Jerusalmy s'inscrit dans une longue tradition d'écrivains s'étant emparé du " destin Villon " pour en construire la légende, et livre un roman passionnant, aussi riche en rebondissements qu'en cocasses péripéties.

    En voyant l'ecclésiastique pénétrer dans sa cellule, Villon s'attendait bien davantage à recevoir les derniers sacrements avant son exécution qu'à se voir confier une mission de la plus haute importance, émanant de Louis XI en personne et visant à asseoir son pouvoir face à l'influence du Vatican, devenue intolérable. Pour ce faire, le roi entend user d'une invention toute récente en laquelle il voit une arme fabuleuse : l'imprimerie. Car, contrairement au moine copiste, l'imprimeur n'est pas assujetti à l'autorité de l'Eglise et est donc susceptible de se vendre à qui le paie. Ainsi, accompagné de Maître Colin, son acolyte de toujours, coquillard émérite, Villon part à la rencontre de Johann Fust, imprimeur à Mayence, dans le but de le persuader de s'installer à Paris. Ce n'est que le début d'un long périple qui le mènera en Terre Sainte, des geôles de l'émir de Nazareth aux bas-fonds d'une Jérusalem envoûtante et dangereuse, au cœur d'un vaste jeu d'alliances mêlant la famille Médicis à une mystérieuse confrérie juive de chasseurs de livres...

    A mi-chemin entre récit d'aventures et thriller historique prenant parfois la tournure d'une farce, ce roman enlevé ne ménage pas son lecteur tant son intrigue est imprévisible. Diplômé de l'ENS et de la Sorbonne, désormais marchand de livres ancien à Tel-Aviv après une carrière au sein des renseignements militaires israéliens, Raphaël Jerusalmy rend également hommage dans la " Confrérie " aux pouvoirs de l'objet livre et à son histoire, indissociable de l'invention de l'imprimerie et aussi mouvementée que les tribulations de Messire Villon.

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u