John Bull sur le Guadalquivir

Anthony Trollope

Herne

  • Conseillé par
    9 avril 2015

    John Bull sur le Guadalquivir Anthony Trollope

    Le recueil de nouvelles d’Antony Tropolle porte le titre du premier récit : John Bull sur le Guadalquivir.
    John Bull, est la satire du britannique en voyage et de ce sentiment de supériorité qui le pousse à considérer les autres, en particulier les peuples latins, comme des êtres inférieurs C'est ce qui arrive à John Bull qui part rejoindre sa fiancée Maria. Celle-ci, anglaise par son père, vit en Espagne. Avec son ami Thomas qu’il a retrouvé à Cadix, John Bull embarque sur le Quadalquivir en direction de Séville. Sur le Vapeur, tous deux rencontrent un homme qu’ils prennent pour un toréador parce qu'il est affublé d’un costume ridicule à leurs yeux. Les deux amis font sa connaissance, soupesant les boutons en or de ses vêtements et se moquant entre eux de son accoutrement.. en anglais, bien sûr, puisqu’il est bien connu que les espagnols ne peuvent connaître cette langue. Bref! ils se conduisent comme de parfaits imbéciles.

    Je ne vous en dis pas plus et vous laisse découvrir la déconfiture de John Bull, piètre représentant de la race anglaise pour qui l’on finit, eu égard à sa jeunesse et son humiliation, par éprouver malgré tout de la sympathie. C'est d'ailleurs lui qui est le narrateur et en ce sens il se révèle assez intelligent pour se moquer de lui-même! Les portraits de John et de sa fiancée, jeune fille fine, intelligente et ayant du caractère, sont plaisants. Le récit est plein de vie, d’humour et de gaieté et - si la chute n’est pas vraiment une surprise- la verve satirique et le mordant de Trollope sont réjouissants!

    Les vestiges du général Chassé ou Mésaventure à Anvers est un peu dans le même veine même si l’histoire est très différente. Le personnage qui en fait les frais est cette fois-ci le révérend Auguste Horne, clergyman de l’église d’Angleterre ayant un certain faible pour la toilette. Ce détail a son importance puisque c’est ce qui va entraîner … sa mésaventure lorsqu'il va visiter la citadelle d'Anvers sur les traces du général Chassé! L’aspect satirique vire à la caricature dans le portrait de ce bon clergyman mais surtout lorsqu’il s’agit d’épingler un groupe d’anglaises en visite dans le musée. On s'amuse beaucoup des déboires du bon clergyman et du regard acéré que Trollope porte sur ses compatriotes!

    La crique de Malachi est d’une autre veine. Le récit se déroule en Cornouailles, au pied de falaises superbes violemment frappées par la mer, entre Tintagel et Bosseney. Trollope y décrit le combat d’un modeste vieillard et de sa petite fille Mally pour arracher le goémon à la mer, leur seul moyen de subsistance. Et nous assistons aussi à la lutte qui oppose Mally à Barty Gunliffe, fils d’un riche fermier qui lui fait concurrence. La nouvelle vaut pas ses belles descriptions de la mer sauvage et du quotidien harassant des pêcheurs, par le caractère de ces personnages du peuple dont Trollope dresse des portraits pleins de vie.

    Enfin la dernière nouvelle nous entraîne A cheval à travers la Palestine, un récit d’aventures qui réserve certaines surprises … romanesques! Mais le récit rompt très habilement avec les conventions du genre en ménageant une chute inattendue.

    La lecture de ces nouvelles piquantes et pleines d'humour est vraiment très agréable. A savourer!