Correspondance (Tome 1) - 1949-1960
EAN13
9782072185854
Éditeur
Gallimard
Date de publication
Collection
Blanche
Langue
français
Langue d'origine
français
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Correspondance (Tome 1) - 1949-1960

Gallimard

Blanche

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Très tôt, Paul Morand et Jacques Chardonne ont compris qu'ils écrivaient
ensemble leur grand œuvre. Dès 1957, ils rêvaient à la postérité offerte par
cette correspondance. À travers leur amitié, deux univers et deux caractères
s'affrontent : le cosmopolitisme face au microcosme, la vitesse flamboyante
face à la concision lumineuse. Si leur style se change parfois en arme lourde
et néfaste, le plus souvent les lames sont fines et étincelantes. Morand a la
tenue noble du cavalier au sabre, dans une armure ciselée de mots qui brillent
de mille feux. En bon Charentais, Chardonne excelle dans la botte de Jarnac et
ses phrases courtes de moraliste font souvent mouche. Le sage Chardonne,
chirurgien du cœur, reste immobile dans son jardin de La Frette, tandis que
l'ardent Morand ne s'arrête jamais, décapoté, de Vevey à Tanger en passant par
le Portugal. Après les années noires de la guerre, c'est un bain de jouvence.
Les Hussards naissent armés, comme Athéna, de ce couple improbable. Sous leur
plume s'anime toute une génération de jeunes écrivains : Nimier, Frank,
Blondin, Sagan, Laurent, Déon, Nourissier, tandis que Cocteau, Mauriac ou
Malraux paradent. Morand et Chardonne, qui ne renient rien de leurs
engagements, se tiennent en embuscade. Deux fois Morand échoue à l'Académie
française, malgré les stratégies de Chardonne. Aux lectures au long cours –
Chateaubriand, Proust, ou le Journal des Goncourt – se mêlent les commentaires
des événements de Suez et de Budapest, de la guerre d'Algérie ou de la
politique de celui qu'ils surnomment Gaulle. La date de l'an 2000, à laquelle
leur correspondance pourrait être divulguée, revient souvent comme l'horizon
de l'immortalité. Si l'on parle encore d'eux au XXIe siècle, pour Morand, la
partie est gagnée : Nos lettres pourraient être publiées, en l'an 2000, sous
le titre Après nous le déluge, non ?.
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