Sully, L'homme et ses fidèles
EAN13
9782213648774
Éditeur
Fayard
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Sully

L'homme et ses fidèles

Fayard

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Né sous François II, Maximilien de Béthune, devenu duc de Sully en 1606, est
mort à la fin du règne de Louis XIII. Mais, sur ses quatre-vingt-deux années
de vie, il n'en a passé qu'une douzaine au pouvoir auprès d'Henri IV, et il
n'a été tout-puissant que pendant cinq ans, de 1605 à 1610. Cette courte
période lui a suffi pour donner une vigoureuse impulsion à la reconstruction
économique, financière et matérielle du royaume après quarante ans de guerres
civiles. On lui doit notamment la place Royale (place des Vosges) et la place
Dauphine à Paris, la remise en état des voies de communication, la
construction de ponts et de canaux, la rénovation du réseau des fortifications
dans les provinces frontières, le développement de la cartographie militaire,
de l'industrie d'armement et de la marine en Méditerranée, et un budget en
excédent. Surtout, il a instauré un nouveau style de gouvernement, autoritaire
et centralisateur: soixante ans avant Colbert, il a établi une première forme
de " monarchie administrative ". Il est le père de l'" Etat de finance ".

Très présente dans la mémoire collective, l'image de Sully est en grande
partie mythique et ne reflète que très imparfaitement sa véritable
personnalité: Maximilien de Béthune n'a pas été une sorte de ministre de
l'Agriculture avant la lettre, ni un mentor grincheux perpétuellement occupé à
morigéner un souverain dévergondé. Premier en date des grands ministres du
Grand Siècle, il fut le seul protestant et le seul gentilhomme, le seul aussi
qui ait été l'ami du roi et qui ait été frappé par la disgrâce. Il est
également le seul noble d'épée qui se soit aventuré dans les arcanes de la
gestion administrative et financière, d'ordinaire réservée aux gens de robe,
et qui y ait personnellement acquis une réelle compétence, situation rendue
possible par l'instruction soignée qu'il avait reçue.

En retraçant cette destinée exceptionnelle, les auteurs apportent une
contribution majeure à l'histoire d'une période décisive pour notre histoire:
le passage de la Renaissance à l'âge classique et l'émergence de l'Etat
moderne.

Bernard Barbiche est professeur à l'Ecole nationale des chartes où il enseigne
l'histoire des institutions, l'archivistique et la diplomatique de l'époque
moderne. Ségolène de Dainville-Barbiche est conservateur en chef aux Archives
nationales. Tous deux sont spécialistes de l'histoire politique, diplomatique
et religieuse du XVIIe siècle.
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