Théories et modèles en sciences humaines, Le cas de la géographie
EAN13
9782373611557
Éditeur
Matériologiques
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Théories et modèles en sciences humaines

Le cas de la géographie

Matériologiques

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Une épistémologie des méthodes scientifiques

Face à la diversité et à la complexification des modes de formalisation, une
épistémologie des méthodes scientifiques doit confronter directement ses
analyses à une pluralité d’études de cas comparatives. C’est l’objectif de cet
ouvrage.
Aussi, dans une première partie, propose-t-il d’abord une classification large
et raisonnée des différentes fonctions de connaissance des théories, des
modèles et des simulations (de fait, cette partie constitue un panorama
d’épistémologie générale particulièrement poussé). C’est ensuite à la lumière
de cette classification que les deux parties centrales analysent et
distinguent les assises conceptuelles et épistémologiques des principaux types
de formalisation en géographie avant et après l’ordinateur (théories des
localisations, modèles gravitaires, loi rang-taille). En employant toujours la
même méthode analytique et comparative, la dernière partie se concentre sur
l’explication épistémologique des trois révolutions computationnelles récentes
: l’analyse des données, la présentation des données et enfin l’analyse par
simulation computationnelle.
Au travers de cette enquête approfondie, la géographie apparaît non seulement
comme une discipline carrefour, ayant pour cela donné des exemples de presque
tous les types de modèles scientifiques, mais aussi comme une science
innovante en termes épistémologiques. Car ce qui a d’abord été pour elle un
frein à la formalisation – sa sensibilité au caractère multifactoriel comme à
la dimension irréductiblement spatiale des phénomènes sociaux – et qui
l’obligea longtemps à inféoder ses théories et modèles à des disciplines plus
aisément formalisables comme la géomorphologie, l’économie, la sociologie, la
démographie, ou bien encore la thermodynamique et la théorie des systèmes,
devient aujourd’hui un atout dès lors que, parmi les sciences humaines et
sociales, elle peut développer une épistémologie non seulement pluraliste mais
aussi combinatoire et intégrative.

Découvrez cette analyse approfondie d'une discipline spécifique : la
géographie

EXTRAIT

Berry et Garrison pensent dans un premier temps que le modèle théorique
probabiliste, même considéré comme le meilleur du point de vue du canon
néopositiviste, est insatisfaisant car il n’est pas réellement explicatif.
L’essentiel lui échappe. On voit que, dans ce premier passage, Berry et
Garrison l’interprètent comme une représentation négative – par défaut – de
l’état de nos connaissances sur les liens causaux qui nous importent : nous ne
représenterions pas une cause mais une agrégation non contrôlée de causes,
causes en nombre possiblement infini et dont la constante présence ni la
constance de la nature ne nous sont nullement assurées.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Franck Varenne est maître de conférences en philosophie des sciences à
l’Université de Rouen et chercheur au Gemass (UMR 8598 – CNRS/Paris Sorbonne).
Ses recherches portent sur l’épistémologie des modèles et des simulations. Il
a notamment publié Du modèle à la simulation informatique (Vrin, 2007), Qu
’est-ce que l’informatique ? (Vrin, 2009), Formaliser le vivant : lois,
théories, modèles ? (Hermann, 2010) et Modéliser le social (Dunod, 2011). Il a
également publié dans de nombreuses revues, dont Simulation, Journal of
Artificial Societies and Social Simulation, Natures Sciences Sociétés et la
Revue d’Histoire des Sciences. Il codirige les collectifs Modéliser & simuler.
Épistémologies et pratiques de la modélisation et de la simulation, tome 1 (en
2013) et tome 2 (en 2014) aux Editions Matériologiques.
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