Le monde comme il me parle
EAN13
9782749125565
Éditeur
Le Cherche Midi
Date de publication
Collection
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Langue
français
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Le monde comme il me parle

Le Cherche Midi

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Kersauson par Olivier ou sous la mer, l'homme de coeur.


" Notre histoire est solitaire. Notre naissance est solitaire. Quand on meurt,
on est seul ; on a beau tenir la main d'un mourant de toutes ses forces, il
part... Les choses fortes de notre vie sont solitaires, toujours. L'illusion
qu'on passe son temps à se donner, c'est que nous ne sommes pas seuls. Comme
on est nombreux, on tente de se reconstituer un monde où l'on serait ensemble
; mais on n'est jamais ensemble. Irréductiblement seuls.

J'aime la solitude. J'ai la nostalgie de l'homme seul. Mon fantasme absolu,
c'est que le monde ressemble à la réalité que je perçois. En somme, la non-
solitude n'est qu'un accident. J'ai souvent plaisir avec le groupe mais je ne
sais pas partager mes émotions. D'ailleurs, ceux qui disent partager leurs
émotions, je me demande comment ils font. La vie est solitaire. Et j'ai le
goût d'être seul.

La solitude en mer, c'est l'isolement du reste des hommes. La vraie vie est en
mer. La vie, à terre, c'est de la complaisance ? pas de la compromission car
le mot est inélégant ? de la complaisance pour l'autre, de la politesse
vis-à-vis de lui. Quand vous marchez sur un trottoir, vous envoyez en
permanence des signaux pour que les autres s'écartent.

La solitude, chez les anglo-saxons, elle est suspecte car pour eux, tout est "
dans le groupe ". Chez les latins, elle est déjà plus romantique. D'ailleurs,
on remarque que dans une course en solitaire, il y a plus de latins que d
'anglo-saxons.

Au vrai, la solitude, c'est une belle histoire... c'est nous. Voilà, c'est
nous. Je suis seul donc je suis moi. Ce n'est pas avec les autres qu'on se
connaît, c'est seul. Alors, on éprouve ce que l'on est : tout ce qu'il y a de
formidable et d'infiniment médiocre. C'est une comptabilité qu'on ne rend pas
obligatoirement publique !

On ne vit pas pour l'image que vous renvoie l'autre mais pour être mieux en
soi. Le destin est une forme d'intransigeance : il faut tenter de bien se
tenir avec soi. La vraie histoire, c'est soi. Mieux on se connaîtra et plus on
sera indulgent avec l'autre. La meilleure manière d'aimer un peu l'autre,
c'est de se connaître bien. "



O. de K.



À la suite d'Ocean's Song, Olivier de Kersauson revient sur ses courses, ses
grands exploits. Plus intimiste, il parle aussi de sa vie, de ses sentiments,
de l'amour, de l'amitié... Avec ce deuxième opus, il se livre davantage sur sa
véritable nature. Au vrai, il tombe le masque. Ainsi découvre-t-on un homme
profond, habité par des idéaux.
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