L'arrière / en avant toute !

Au cours de la Grande Guerre, le terme d’"Arrière" a généralement été utilisé pour désigner les espaces situés à l’écart de la zone de front, notamment en France où le territoire est divisé en plusieurs zones la zone envahie - et donc occupée par les Allemands, la zone de front où ont lieu les combats et où sont tenues les tranchées et enfin la zone de l’"Arrière", dont le symbole le plus emblématique est, pour beaucoup, Paris. L’"Arrière"... Cette réalité géographique signifie au prime abord une mise à distance par rapport au feu, au front. Pour les soldats, cet "Arrière" s’assimile souvent au monde des embusqués, des planqués, des nantis. Car l’"Arrière" est hors de portée du feu de l’ennemi. Quoique... La technologie ayant modifié cette réalité lors de la Grande Guerre, la notion de front se trouve alors étirée, celle de l’"Arrière" un peu diminuée. On trouve à l’"Arrière" de nombreux mondes comme celui de la production qui alimente la guerre. Il s’agit notamment des usines et de l’agriculture dans lesquelles les femmes jouent un rôle considérable, de par leur nombre et de par leur labeur. En effet, la durée du conflit et la mobilisation des diverses ressources humaines, matérielles du pays ont nécessité de nouveaux partages du travail. Si en août 1914, du fait de la mobilisation, une entreprise sur deux est fermée, fin de cette même année 1914 elles tournent à plein régime nécessitant un apport en bras considérable avec un taux de chômage tombant au plus bas. Sans l’"Arrière" et son activité économique et sociale, les combattants de la Grande Guerre ne seraient pas parvenus à remporter cette victoire du 11 novembre si chèrement acquise...

Sous la direction de Michel Rouger, ancien directeur du musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux, ce livre réunit historiens, journaliste ou médiateur culturel.