nymeria

http://avideslectures.wordpress.com/

Grande lectrice depuis toute petite et blogueuse depuis peu, j'adore lire pour m'évader, découvrir de nouveaux auteurs et partager mes impressions avec d'autres lecteurs. ^^

Conseillé par
17 avril 2011

N’ayant jamais lu Tara Duncan, je dois avouer que je ne connaissais pas du tout Sophie Audouin-Mamikonian, et ce fut donc une totale découverte pour moi. Et bien une chose est sûre, ma lecture d’Indiana Teller finie, je n’ai qu’une envie : me jeter sur Tara Duncan en espérant y retrouver la fraîcheur et l’humour d’Indiana !

Vous l’aurez compris j’ai adoré ce premier tome d’Indiana Teller qui m’a fait un bien fou, tant il était divertissant, bourré d‘humour et de bonnes idées. Je vous passe le résumé, qui est déjà bien consistant et se suffit à lui-même pour une fois, pas la peine d’en rajouter.

Le roman se découpe en courts chapitres dans un style « journal intime », Indiana s’adressant au lecteur directement à la première personne. Ce mode narratif nous permet tout de suite de nous identifier facilement à Indiana, à ses pensées et ses émotions, et qui plus est, le jeune homme se révèle vite un narrateur hors pair, spontané et drôle, je ne m’étais jamais attaché aussi facilement à un personnage, c’est pour dire ! C’est définitivement ce qui m’a séduite dans ce roman, le ton d’auto-dérision d’Indiana qui se moque toujours gentiment de lui-même et des autres, et ne se laisse jamais abattre malgré sa vie pas toujours facile.

Ensuite, il y a la farandole de personnages secondaires que le jeune homme introduit, parfois de manière cocasse (j’ai adoré la rencontre avec Axel) et qui ont chacun une personnalité fouillée et un rôle précis à jouer. Et pour une fois, les femmes ont des caractères bien trempés et ne font pas figure de potiche (même la magnifique et fourbe Serafina). J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la façon dont l’auteure détourne les clichés. Ainsi Tyler, le rival en amour et ennemi du clan d’Indiana, se pose en ami et entretient une relation ambiguë avec Indiana. On est loin des poncifs du genre rival= méchant amoral et on se rend compte que le jeune homme se retrouve malgré lui pris dans la tournante des événements (tout comme Indiana).

L’univers fantastique fait de loup-garous (mais pas que) est bâti de main de maître, et sort un peu des sentiers battus en nous proposant une classification en loups et semis (ses humains mordus par un loup-garou et donc impur) qui explique le mythe du loup-garou mangeur de chair humaine. L’idée des « rebrousse-temps » est également brillante et rajoute une touche de piquant et d’originalité à l’histoire et promet de belles choses dans les prochains tomes. On se pose d’ailleurs beaucoup de questions sur ce qu’aurait pu « voir » la mère d’Indiana en voyageant dans le temps, et qui expliquerait pourquoi elle a tué son mari...

Bayard Jeunesse

Conseillé par
17 avril 2011

Voici un petit livre jeunesse qui avait piqué ma curiosité par son thème intelligent et qui appelle à une réflexion sur des thèmes universels et actuels : le clonage, mais surtout l’individualité.

Dans un futur proche, Dominic qui ne semble jamais suffisamment brillant aux yeux de son père, découvre dans le grenier de son grand-père un album photo plutôt étonnant. On y voit un garçon en tous points similaires à lui, mais plus âgé sur certaines clichés. Qui est-ce mystérieux garçon ? Un frère ou bien ...?

En tant que livre jeunesse, « Unique » est écrit très simplement, dans un style sobre très fluide, que l’on lit avec rapidité. Car, en plus d’être assez court, « Unique » est aussi très prenant, bien construit et on suit le cheminement de Dominic avec un regain d’intérêt à chaque page tournée. L’auteur réussit le tour de force en quelques chapitres de brosser ses personnages sans nous inonder d’une multitude de détails inutiles et de lancer son intrigue, sans fioritures, en allant directement à l’essentiel. Et l’on se retrouve rapidement entraîné dans des réflexions tangibles, contemporaines et qui nous touchent de près. Sommes-nous vraiment uniques ? Notre vécu nous façonne-t-il tel que nous sommes, ou naissons-nous déjà avec un certain bagage ? Qu’est-ce qui fait de nous ce que nous sommes ?

Au-delà de la réflexion sur le clonage, sur son éthique problématique et évidente qu’apporte le roman (l‘auteur nous propose des points de vue divergents à travers le débat sur une famille dont la mère voulait se faire cloner une fille identique à elle-même, en souvenir de sa jeunesse de mannequin !), « Unique » nous trouble et nous remue parce qu’il s’attaque à notre individualité de manière intelligente et appliquée. Et le roman est une alternative intéressante à proposer à un ado qui se demanderait par exemple, pourquoi n’est-il pas aussi doué que son frère en maths ? Les parents n’acceptent pas toujours le fait qu’un de leurs enfants soit plus doué que l’autre, et souvent ils ne le comprennent pas. N’ont-ils pas le même bagage génétique ?

Ici, Alison Allen-Gray apporte un début de réflexion captivante et très bien menée, qui prouve que nous sommes tous uniques. Dominic, altruiste et à l’âme d’artiste réussit à nous émouvoir à travers le combat qu’il mène pour s’individualiser. Sa relation avec son grand-père, et particulièrement belle et touchante, et le roman propose de très belles valeurs tout au long de l’intrigue. La portée médiatique est aussi exploitée grâce au personnage d’une journaliste un peu trop curieuse qui espère bien se faire de l’argent en publiant la découverte du siècle (même si pour elle, Dominic est un monstre). La fin pousse à la discussion et je ne m’avance pas trop en disant que ce roman aurait parfaitement sa place dans le programme littéraire dès le collège. A lire, vraiment.

Conseillé par
17 avril 2011

Quel roman captivant ! J’étais tellement embarquée dans l’histoire de ces Roméo et Juliette des temps modernes que j’ai lu ce livre d’une seule traite !
Anne Fortier réussit le pari de revisiter l’histoire des amoureux les plus célèbres de la littérature internationale : Roméo et Juliette de Shakespeare. Livre culte d’un amour tragique qui a su passionner les lecteurs du monde entier, Anne Fortier prenait de gros risques en se proposant de le dépoussiérer. Pourtant, elle y arrive, et avec brio qui plus est. Mais surtout, et c’est là que le roman m‘a vraiment scotchée, à le réinterpréter.


On y retrouve le charme suranné de l’Italie pittoresque avec ses venelles et ses bâtiments d’époque, le tout décrit avec une telle ferveur que l’on a l’impression de s’y trouver. Les personnages masculins et féminins ne sont pas en reste, nos protagonistes ayant du charisme à revendre (j’ai vu un vrai coup de cœur pour le personnage d’Umberto avec sa galanterie d’un autre temps). Imaginez-vous un Roméo et Juliette plus accessible mais toujours aussi passionnant. Car ici Anne Fortier n’a gardé que le meilleur, remis au goût du jour : la fougue des combats, l’intrépidité des personnages, l’exaltation de son intrigue. Le tout donne un récit dynamique, intriguant et fascinant. Je ne me pencherai pas sur les détails de la trame car ce serait vous priver d’un peu de la magie de ce roman.
Il me suffit de vous dire que cette histoire possède tous les ingrédients qui font les bons romans : un fond historique, du romantisme, de l’aventure, du mystère…
S’il me fallait faire un seul reproche à ce livre, je dirai que l’histoire d’amour entre Roméo et Giuletta aurait pu être un peu plus approfondie. J’aurai aimé voir un peu plus de passion entre nos deux héros (je les ai trouvé un peu trop « gentils » ces 2-là !) Oui bon, je sais c’est sensé être romantique pas érotique ! Voilà, c’est dit !

Conseillé par
17 avril 2011

J’enchaîne les premiers tomes de saga Fantasy dernièrement, et si on peut douter de ma jugeote (ben oui commencer 3000 cycles, ce n’est pas forcément très judicieux !), on ne doutera cependant pas de la qualité de ce titre.

Konowa est un elfe un peu particulier. Né avec une point d’oreille noire, il ne possède pas les qualités inhérentes à son peuple : il n’entend pas la voix des arbres et ne sait pas communiquer avec la nature. Il s’est donc mis au service de l’armée et est devenu commandant des Elfes de fer, elfes qui partagent le même sort que lui. On dit que la « souveraine des ombres » les a marqué à la naissance afin de les revendiquer. Celle-ci est considérée comme une sorcière-elfe qui souille la forêt et ses arbres qu’elle pervertit avec plaisir.

Une étoile rouge tombée du ciel apparaît un jour mystérieusement et selon une ancienne prophétie qui la détiendra, obtiendra un immense pouvoir. Et celle-ci attire bien des convoitises...

Ce premier tome est un mélange de deux genres : fantasy épique avec ses races et castes particulières (orcs, elfes, magiciens, nains, forêts magiques, etc.) qui rappellent un peu le Seigneur des anneaux, et un genre plus technique qu’est la fiction militaire, avec ses tactiques de batailles, ses mousquets, ses canons, ses levées d’armée, etc. Je dois dire que la combinaison des deux est plutôt réussie, et on sent le spécialiste en génie militaire derrière l’œuvre (Chris Evans étant également éditeur spécialisé dans les ouvrages d’histoire militaire). Le rendu est vraiment très plaisant, la poursuite de l’étoile qui aurait pu être une sempiternelle quête de plus, se trouve être bien plus profonde que ça et possède même une portée insoupçonnable (non, je ne spoilerai pas !). Le récit est donc riche en détails techniques et descriptifs, en vocabulaire militaire et ce côté tacticien m’a bien plu. L’aspect épique n’est pas en reste avec un bestiaire plutôt impressionnant et beaucoup de monstres originaux et imaginatifs (comme le pélican qui boit pour voler !) : rakkes, muraphants, screexes, bengars, brindos,etc. Konowa se balade d’ailleurs toujours avec son bengar, Jir qui apporte quelques scènes cocasses au roman. C’est d’ailleurs un des points qui m’a le plus emballé du récit, il y a pas mal d’humour, avec quelques bons jeux de mots et un ton gentiment truculent qui apporte une certaine légèreté au récit entre deux scènes de bataille.

Les personnages sont nombreux et si Konowa est clairement le héros du roman (c’est d’ailleurs lui le narrateur principal), les personnages secondaires ont également leur importance et ont été particulièrement soignés. Il y a Yimt le nain gaillard qui nous rappelle un certain Gimli et qui nous amuse avec ses plaisanteries et autres proverbes gouailleurs, Rallie la scribe royale qui se balade toujours la pipe à la bouche et la charrette pleine de monstres abracadabrants, le prince Tykkin, mou et présomptueux qui ne cherche qu’à étancher sa soif de connaissance au détriment de son peuple... Parallèlement, si j’ai aimé ces personnages (surtout Yimt et Rallie), j’ai trouvé qu’ils manquaient un peu de profondeur car finalement on en sait très peu sur leur passé respectif et j’ai trouvé ça dommage. Mais bon, comme ce n’est que le premier tome, on peut s’attendre à des éclaircissements dans les prochains livres. D’ailleurs je n’ai pas apprécié le personnage de Visyna, que j’ai trouvé un peu inutile à l’intrigue et la romance Visyna-Konowa ne m’a pas particulièrement intéressée. Chris Evans aurait facilement pu en faire l’impasse.

L’intrigue en elle-même est également un peu simple, linéaire (on sait que le final se passera à Luuguth Jor) et tourne uniquement autour de l’étoile de l’Est et au final, soulève plus de questions qu’elle n’y répond. Pourquoi ces animaux mythiques disparus depuis fort longtemps réapparaissent-ils soudainement ? Qui est vraiment la souveraine des ombres et que cherche-t-elle ? Pourquoi certains elfes sont-ils marqués ? Beaucoup de questions auxquelles Chris Evans devra répondre dans les prochains tomes.

Enfin, la prose de Chris Evans est vive, les chapitres courts, ce qui rend le récit alerte et bien rythmé. On ne s’ennuie pas une seconde. Le langage est parfois châtié (quelques jurons dans la bouche des soldats) mais pas autant qu’un Scott Lynch par exemple.

Volume 1, Le heaume maudit

1

Frazetta, Frank

Eclipse

Conseillé par
17 avril 2011

Nous sommes en présence ici d’un monument de l’Héroic Fantasy attendu par nombre de fans (le premier tome est paru en 1988 !) et jamais publié en français à ce jour. Frazetta ne se présente plus, c’est lui qui a créé le personnage du Death Dealer (que vous pouvez voir sur la couverture) à travers des illustrations très masculines et Silke est l’auteur du roman.

Soyons clairs, Le heaume maudit est un très bon roman d’héroic fantasy old-school, avec violence et tripaille (âmes sensibles s’abstenir), des héroïnes voluptueuses et un héros de peu de mots, qui grogne plus qu’il ne parle. A l’image d’un Conan le barbare, Gath de Baal est un guerrier à la force herculéenne, taiseux complet qui vit dans une grotte avec pour seul compagnie un loup. Associable et solitaire, on ne sait pas grand-chose de lui, ni d’où il vient, ni d’où lui vient sa force, impressionnante. Quand les villages se trouvent attaqués par les cruels Kitzakks qui viennent y semer la terreur, c’est tout naturellement vers Gath que l’on se tourne. Celui-ci, vous l’aurez deviné, n’en a que faire sur de reste du monde et refuse d’être le champion de qui que ce soit. Une certaine jeune fille pourrait bien le faire changer d’avis...

Comme je l’ai déjà mentionné plus tôt, le Heaume maudit est un roman d’héroic fantasy pur et dur, sans chichis ni demi-mesures, à l’ambiance brut et brutale. Les sauvages Kitzakks sont des adversaires à la taille de Gath, qui aura tout de même besoin d’un coup de pouce pour battre une armée entière (encore que). Une sorcière lascive et venimeuse possède justement un heaume très spécial qui rend son porteur capable de détecter chaque ennemi. A ses risques et périls, Gath réussit à mettre la main dessus, une légende est née : le Death Dealer.

Les scènes de bataille sont nombreuses, acharnées, le rythme du récit est effréné, pas le temps de souffler une minute. Heureusement, les chapitres sont courts et ménagent donc un répit au lecteur (s’il le veut), mais honnêtement le roman se lit d’une traite. L’intrigue construite est propre à l’héroic fantasy : un héros, des ennemis sanguinaires, des batailles. Les membres volent sous la hache du héros et le Death Dealer sème la mort sur son passage. Il y a bien sûr un dieu noir et des sorciers derrière tout cela, avec une sorcière-serpent dangereuse et pulpeuse à souhait qui a un faible pour le héros. Le roman peut d’ailleurs se lire comme un one-shot, c’est juste une des aventures du Death Dealer (ici, la genèse), même si bien sûr on a très envie de retrouver notre impitoyable héros.

Ici, il n’y a donc pas d’enjeux politiques complexes ou de quête à accomplir, et le héros ne cherche pas à sauver le monde. On peut donc se divertir et se détendre comme lorsque l’on regarde un bon vieux film de Conan le barbare. Alors oui, ce ne peut être pas très subtil, ici la violence et le sexe sous sans tabou, mais reste que le Death Dealer est un des précurseurs de la Fantasy, celui qui a donné ses lettres de noblesse à l’héroic fantasy et qui a inspiré bon nombre d’auteurs. Que cela soit dit, sans lui, il n’y aurait peut être pas de fantasy aujourd’hui !