sandrine57

Lectrice compulsive d'une quarantaine d'années, mère au foyer.

Conseillé par
19 novembre 2012

Belfast, Irlande du Nord. Dan Starkey, la trentaine, écrit des chroniques humoristiques pour différents journaux de la ville. Pour arrondir ses fins de mois, il accepte de servir de guide aux journalistes étrangers pour le compte du Bureau Central d'Information. Le soir même de son entretien d'embauche, il tombe sous le charme d'une étudiante en géologie, Margaret McBride. Sa femme Patricia les surprend s'embrassant goulûment lors de leur habituelle fiesta du vendredi soir. Elle prend très mal la chose, commence par mettre Dan à la porte pour finalement quitter la ville pour réfléchir.

Esseulé, Dan revoit Margaret et finit par la découvrir assassinée pendant qu'il allait chercher des pizzas. Le cauchemar commence... La jeune fille cumulait deux défauts majeurs : elle était la fille d'un homme politique en vue et elle avait été la petite amie de Pat Coogan, ex-membre de l'IRA devenu gangster. Recherché par la police et par la bande de Coogan, Dan doit prouver son innocence et sauver sa peau avec pour seuls indices les derniers mots prononcés par Margaret : "Divorce, Jack, divorce!"....

Déjà le contexte est original. Ils ne sont pas si nombreux les polars qui se déroulent en Irlande du Nord. Ici on découvre Belfast, ses quartiers, sa banlieue et sa large palette d'opinions politiques et religieuses dans laquelle on se perd un peu : unionistes, indépendantistes, proches de l'IRA, catholiques, protestants, partisans de la paix, terroristes, etc. sans parler de ceux qui ont changé de camp!
Ensuite il y a le héros, Dan Starkey, un journaliste fêtard, porté sur la boisson, un peu étourdi, un peu maladroit, terriblement grande gueule même dans les situations les plus périlleuses. Il contribue grandement à faire de livre un savant mélange entre intrigue politique et marasme conjugal, le tout avec toujours une pointe d'humour caustique très plaisante.
Drôle, vif et plein de rebondissement, un livre qui se lit sur le même rythme trépident que les aventures malheureuses de son héros. Une belle découverte.

23,50
Conseillé par
19 novembre 2012

Dans le Madrid des années 30, Sira Quiroga mène un vie bien rangée aux côtés de sa mère, que ce soit dans leur modeste appartement ou dans l'atelier de Madame Manuela où elles sont toutes deux couturières. Fiancé au gentil Ignacio, elle prévoit de se marier bientôt mais avant cela il lui faut consolider sa situation professionnelle. En effet, l'époque est troublée. La République a fait fuir les riches madrilènes vers la campagne et les clientes se font rares à l'atelier. Poussée par Ignacio, Sira décide de devenir fonctionnaire mais pour cela il lui faut apprendre la dactylographie. Les fiancés se mettent donc à la recherche de la parfaite machine à écrire sans se douter que cet achat bouleversera leur vie à tout jamais.


La sage et raisonnable Sira tombe éperdument amoureuse du gérant de la boutique Hispano-Olivetti, le séduisant et sensuel Ramiro, de dix ans son aîné. Faisant fi de son éducation et de ses principes, elle rompt ses fiançailles et devient sa maîtresse. Ensemble, ils quittent Madrid en proie aux troubles et gagnent Tanger pour y monter une affaire. Mais le beau Ramiro n'est pas homme à rester en place. D'autres aventures l'appellent et il quitte Sira en la dépouillant de tous ses biens.
Seule, ruinée et criblée de dettes, Sira trouve refuge à Tetouan, capitale du Protectorat espagnol au Maroc. Retourner en Espagne est impossible. La guerre civile a éclaté et le détroit est bloqué. Après des mois de déprime, la jeune fille, aidée par la propriétaire de la pension où elle vit, monte une maison de couture qui deviendra bientôt l'endroit où toutes les femmes en vue de Tetouan viennent s'habiller. C'est le début pour Sira d'une vie d'aventures bien loin de tout ce qu'elle pouvait imaginer...

Attention! Ce livre est un piège! Dès qu'on lit les premières phrases, on est emporté par la plume de Maria DUEÑAS dans la vie de son héroïne et l'on ne peut plus s'empêcher de lire et de lire encore, sans jamais s'arrêter.
Sira, la couturière qui a de l'or au bout des doigts, évoque ses souvenirs sans rien cacher de ses peines, ses joies, ses déconvenues, ses craintes, ses faiblesses. Tout au long du roman on assiste à la métamorphose d'une jeune fille timorée qui subit les évènements, tantôt guidée par sa mère, tantôt par un homme, sans conscience politique véritable en une femme forte et sûre d'elle qui décide de sa vie et prend des risques pour ce qu'elle croit bon pour son pays. Au gré de ses rencontres, elle se fera des amis aussi bien parmi les anonymes que parmi les personnalités en vue. De couturière elle deviendra espionne pour le compte des services secrets britanniques et voyagera de Tanger à Madrid en passant par Lisbonne, toujours en quête de renseignements utiles à ceux qui l'emploient et qui ont pour but la neutralité de l'Espagne de Franco. Avec elle, on découvre la deuxième guerre mondiale sous un autre angle, depuis le Maroc préservé jusqu'à l'Espagne et le Portugal qui louvoient entre les puissances de l'Axe et les Alliés. Entre ceux qui veulent profiter de la guerre pour faire fortune en commerçant avec l'Allemagne et ceux qui veulent se rapprocher de la Grande-Bretagne pour arrêter Hitler, Sira apporte sa petite contribution pour démasquer les uns et aider les autres.
Et Sira, héroïne belle et courageuse, n'est pas la seule pépite de ce livre. Les personnages secondaires hauts en couleurs tiennent aussi une place de choix, que ce soit Candelaria la Contrebandière qui aidera Sira à monter sa maison de couture ou Felix son voisin sous l'emprise d'une mère despotique qui fera son éducation culturelle, ou encore Juan Luis Beigbeder, haut-commissaire de Tetouan, amoureux fou du Maroc et de son peuple et de sa maîtresse, l'extravagante britannique Rosalinda Fox, et qui deviendra le Ministre des Affaires Etrangères de Franco. Tous ceux qui gravitent autour de Sira (personnages réels ou fictifs) contribuent à faire de ce livre un grand moment de lecture. On s'attache, on pleure, on frémit, on s'enthousiasme avec eux et c'est avec regret qu'on les quitte en tournant la dernière page. Un énorme coup de coeur.

Conseillé par
18 novembre 2012

Après une première expérience décevante avec Mes amis, mes amours, j'ai retenté l'expérience Marc Levy et cette fois je dois avouer que le charme a opéré. J'ai véritablement dévoré cette histoire à la fois drôle et émouvante. Des pointes d'humour, de très beaux passages sur l'amour paternel, du romantisme, une évocation de la chute du Mur de Berlin et beaucoup, beaucoup d'amour ont réussi à me convaincre de continuer à explorer l'oeuvre de cet auteur tant lu et pourtant si décrié.
Petite parenthèse: Julia, étudiante, part à Berlin avec deux étudiants parisiens Mathias et Antoine que l'on retrouve des années plus tard héros de Mes amis, mes amours.

Conseillé par
18 novembre 2012

J'ai eu bien du mal à entrer dans cette histoire de famille. Il a fallu plus de 200 pages pour que je commence à m'intéresser à la vie des personnages, en particulier à Ingrid et Peter les parents de Philippe. Malheureusement les évocations du passé sont entrecoupées par de longs passages concernant de ce même Philippe et il est loin d'avoir une vie passionnante! Complètement largué, il subit les évènements, que ce soit sa liaison avec une femme mariée ou les travaux dans sa maison. Cependant, au fil des page j'ai ressenti sa grande détresse et son désir d'avoir des amis coûte que coûte m'a quelque peu émue. Bref, cette incursion dans la littérature autrichienne ne m'a pas emballée et je ne recommande pas ce livre excepté si on a envie d'en savoir plus sur l'histoire du pays et qu'on n'a pas peur de s'ennuyer un peu.

21,85
Conseillé par
18 novembre 2012

Aliide, vieille femme solitaire et méfiante, trouve un matin devant sa porte une jeune femme contusionnée. Zara lui raconte qu'elle fuit un mari violent? Mais est-ce bien la vérité? Et Zara est-elle arrivée dans cette ferme estonienne par hasard?
Les réponses vont apparaître au fil des flash-backs qui nous content toute l'histoire de l'Estonie, l'occupation nazie d'abord puis la domination soviétique.
On découvre une Aliide jeune et amoureuse qui, au nom de cet amour dévorant, va trahir et détruire sa famille.
Jusqu'à son indépendance en 1992, l'Estonie a été meurtrie et ses habitants n'ont guère été épargnés; guerres et occupations ont forgé une population qui a dû faire le difficile choix de résister ou plier.
Un très beau roman qui, en mêlant les petites et la grande histoire, nous éclaire sur un petit pays méconnu. A lire absolument.